Il est le dernier vainqueur en date d’une course IMOCA. En décembre dernier, après seulement une saison dans la Classe, Yoann Richomme (Paprec Arkéa) remportait Retour à la Base. Après un chantier de 13 semaines, il retrouve la compétition avec The Transat CIC. Lui qui a vécu trois ans aux États-Unis aspire surtout à sécuriser sa qualification pour le Vendée Globe et ne s’interdit pas de jouer les premiers rôles.
Quel est l’état d’esprit du moment, à quelques jours du départ ?
Le planning a été très serré entre la mise à l’eau en mars dernier et le départ de The Transat CIC. Plus les jours se rapprochent, plus on a l’impression que ça passe vite ! Ce ne sera pas évident de savoir où placer le curseur. D’un côté, il faudra s’attacher à ne pas faire de bêtise, à bien préserver le bateau et à ne pas rajouter trop de travail à l’équipe technique. De l’autre, on a forcément envie de performer, comme dans toutes les courses auxquelles on participe. On devra veiller à lever le pied quand il le faudra pour ne pas risquer d’endommager nos machines.
« Les phénomènes peuvent être encore violents »
Comment se sont passées les premières navigations après avoir remis le bateau à l’eau ?
Après un hiver sans navigation, j’étais forcément un peu rouillé (rires) ! Mais le plaisir d’être sur le bateau est vite revenu. On a eu des conditions rudes et engagées avec 25 à 30 nœuds de vent quasiment tout le temps. C’est une bonne préparation avant de traverser l’Atlantique Nord dans des conditions souvent dures.
Justement, quelles sont les spécificités de cette course ?
Sa grande particularité, c’est de se dérouler dans l’Atlantique Nord. On doit donc faire face aux tempêtes, aux systèmes météos, ce qui est une épreuve en soi pour les bateaux. On sera encore en sortie de l’hiver donc les phénomènes peuvent être encore violents. Il n’y a pas de point de passage particulier à part la zone des glaces à éviter au nord de la route et au Sud de Terre-neuve.
« Le rêve américain de mon père »
Quels seront tes objectifs ?
Prendre le départ en est un parce que ça nous permet de finaliser notre qualification pour le Vendée Globe. Ensuite, c’est une course qui se dispute beaucoup au près. Même si ce n’est pas l’allure la plus fréquente pendant le tour du monde, ça va nous permettre de tester le bateau et de voir si les optimisations que l’on a réalisées seront efficientes. Je vais tenter d’être dans le bon wagon et essayer de viser un ‘top 5’ !
Tu as une histoire particulière avec les États-Unis puisque tu y as vécu à l’adolescence…
Oui, mon père avait été muté là-bas et il souhaitait que l’on vive le rêve américain. Nous y avons passé plus de trois ans : j’allais à l’école publique américaine, le bateau de mon père était amarré à Annapolis, on naviguait dans la baie de Chesapeake, le plus grand estuaire des États-Unis. Ça a été une très belle expérience.
Tu vas donc pouvoir retourner aux États-Unis…
Oui ça va être sympa d’y revenir 24 ans après mon séjour là-bas ! Je suis très heureux de participer à cette course à l’histoire aussi prestigieuse. J’ai hâte d’arriver à New York et de voir la Skyline de Manhattan depuis le pont du bateau !