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Thimoté Polet : « ma main a été écrasée par le mât »

Le skipper ZEISS, blessé à la main droite lors du démâtage de son Class40, va mieux. Victime d’un démâtage, hélitreuillé par un hélicoptère, il a pu bénéficier de premiers soins à l’hôpital et sera opéré en France. Cette intervention chirurgicale devrait permettre « d’éviter de perdre de la mobilité dans la main ». Croisé à New York hier après-midi, le jeune marin de 23 ans revient sur l’avarie qu’il a connu et se tourne déjà vers l’avenir.


 

Comment te sens-tu ? 

Je suis content d’être revenu à terre ! Je suis très soulagé après cette épreuve qui n'a pas facile. 

 

Quelles étaient les circonstances de ton démâtage ?

Ça faisait deux jours que je n’avais plus d’énergie dans le bateau. J’essayais d’en garder le plus possible pour essayer mettre le pilote et aller me reposer de temps en temps. Je n’avais pas d’informations sur la météo qui allait arriver ni de position GPS. J’étais avec le GPS à main en train de me reposer un peu dans la bannette et j’ai senti le vent monter donc j’ai pris la barre. Il y avait autour de 25-30 nœuds établis avec 3 mètres de creux, à 140° du vent. J’étais au portant dans des conditions assez débridées. Ça n’était pas extrême. Un moment, dans un surf, j’ai senti le gréement devenir tout mou et j’ai vu le mât tomber vers moi. Je me suis baissé et je me suis mis sous la casquette, mais ma main droite est restée posée sur le roof. Elle a été écrasée par le mât. J’ai ressenti une énorme douleur à la main, c’était vraiment horrible. Sur une échelle de 10, je pense que j’étais vraiment à 12 !


"C'était difficile entre la douleur et les vagues"

 

Comment ton sauvetage s’est-il organisé ?

 La priorité numéro 1 était de prévenir les secours donc de déclencher l’EPIRB, d’appeler la Direction de Course et de prévenir l’équipe à terre pour déclencher ensuite la suite des opérations alors que les douleurs à la main étaient insupportables. Un avion est d’abord arrivé vers 17h TU, deux heures après le déclenchement de l’EPIRB. L’avion m’a repéré donc j’ai pu échanger par VHF avec eux. Ils m’ont prévenu qu’un hélicoptère allait normalement arriver à 19h pour m’hélitreuiller. J’ai libéré le mât avec ma main gauche (Thimoté est droitier et s’est blessé à la main droite, ndlr), ce qui était vraiment difficile, entre la douleur et les vagues.

 

L’hélicoptère est arrivé ensuite…

 Oui, le plongeur est descendu et m’a fait signe. J’ai sauté dans l’eau, j’ai essayé de nager le plus vite possible vers lui, il m’a mis un harnais et il m’a accroché. On est montés dans l’hélicoptère et on m’a emmené dans un hôpital à 4 heures de New York pour les premiers soins. La question de l’opportunité d’une opération immédiate s’est posée. Les médecins m’ont dit qu’ils préféraient que j’attende d’être en France mais qu’il fallait que je rentre rapidement pour subir une opération dans les dix jours afin d’éviter de perdre de la mobilité de la main. On a déjà pris rendez-vous avec le chirurgien donc ça, c’est top. 

 

Et le bateau ?

Il a été récupéré par un remorqueur qui est en route vers Newport. On va pouvoir le ‘cleaner’ dans la semaine et faire en sorte qu’il puisse être ramené en France par cargo. C’est encore en cours d’organisation. Je souhaite vraiment adresser un énorme merci à tous les acteurs qui sont intervenus, que ce soit la direction de course, mon équipe à terre et les US Coast Guards qui ont été d’une efficacité absolue. Merci aussi pour tous les messages envoyés sur les réseaux sociaux. 

 

Quelle est la suite pour toi ? 

La priorité, c’est de soigner ma main le plus vite possible. Une fois qu’on aura un peu les délais de rapatriement du bateau, il faudra voir comment récupérer un mât rapidement. C’est sûr à 99% qu’on ne pourra pas faire la Québec – Saint-Malo, mais il peut y avoir une participation à la CIC Normandy Channel Race en septembre ou au moins une suite des entraînements pour continuer cette saison et progresser de manière enrichissante comme ça a été le cas sur The Transat CIC. 



 

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