“Qu’ils sont longs ces 300 derniers milles ! C’est la Transat de tous les contrastes.”
18.05.2016
Le carnet de bord d’Erik Nigon. Il lui reste 300 "longs" milles pour rejoindre "miss Liberty" à bord de Vers un monde sans sida
« Je suis empêtré dans une nouvelle pétole depuis 3h. Ca allait bien cap 292° vers NY à 13 nœuds… Et puis gros nuage qui a mangé tout le vent.
C’est la Transat de tous les contrastes et le steak va se faire encore attendre un peu plus. Alors j’ai rangé un peu ma maison et puis je fais un petit carnet, mais la tête n’y est pas.
Ce qui est étonnant, c’est de ne pas avoir sommeil alors que depuis quelques jours c’est la diète forcée. Chaque manœuvre, chaque stress doit générer des molécules puissantes, car j’ai toujours la pêche pour gérer les urgences ou les changements de voile.
Par contre, je commence à avoir un symptôme intéressant… J’ai l’impression qu’on est plusieurs sur ce bateau (aie, aie, aie!) Si je fais quelque chose et qu’ensuite je passe à une autre activité, j’ai le sentiment qu’un autre moi est en charge du truc précédent et qu’il est entrain de le faire…
Une autre chose, j’entends des conversations, des phrases dites par des hommes ou des femmes quand il y a le bruit du moteur, ou les voiles qui battent… Ca ressemble un peu à des hallucinations auditives. C’est incompréhensible (peut-être que je répondrai au stade suivant…!)
La nature m’étonne toujours quand on la challenge un peu, et là j’ai du temps pour penser à ces trucs bizarres. La bonne nouvelle, c’est que j’avance à 4 nœuds vers le Sud… Bon, NY c’est à l’Ouest, mais le vent doit revenir du Sud avec la dépression en formation. Qu’ils sont longs ces derniers 300 milles… ! Je vais me faire un café et rester concentré pour nous sortir de cette molle et aller voir miss liberty. Tout ça, de toute manière, ça fait des milles et donc des sous pour AIDES, merci de votre générosité, la cause le vaut bien…
Amitiés pétoleuses »
Érik