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LES PREMIERS MOTS D’ARMEL

“« C’est ma première victoire en IMOCA ! Je connaissais bien la deuxième place ! Il fallait donc aller chercher une victoire. C’est fait ! C’est donc un cap de franchi… » Armel Le Cléac’h”


14.05.2016


Arrivé à New York avec plus de 2 heures d’avance sur son poursuivant direct, Armel Le Cléac’h confirme au ponton que ses choix est les bons


« J’avais à cœur de bien faire sur cette transat, parce qu’elle était mythique, importante pour moi et pour mon équipe. Je voulais aussi montrer que j’étais présent sur le circuit dès le début de l’année. Le bateau n’a été mis à l’eau que l’an dernier et il a fallu tester pas mal de choses : on n’était pas à 100% et cet hiver, il y a eu un gros chantier d’optimisation qui porte ses fruits. On a franchi un cap dans la fiabilité du bateau, dans la viabilité des systèmes : on sait que ça marche ! J’étais en confiance avec mon bateau, à l’aise avec la météo et la stratégie : nous avions réalisé tout ce que nous avions prévu en amont avant le départ de Plymouth. Si je gagne, c’est surtout parce que tous les voyants étaient au vert…


C’est ma première victoire en IMOCA ! Cela fait dix ans que je fais de l’IMOCA : j’ai commencé en 2006 sur une Route du Rhum en louant l’ex-VMI avec mon ancien partenaire, puis il y a eu deux Vendée Globe et deux fois deuxième, une Route du Rhum (2ème), une transat anglaise (2ème), une Transat Jacques Vabre (2ème)… Je connaissais bien la deuxième place ! Il fallait donc aller chercher une victoire. C’est fait ! C’est donc un cap de franchi et même si le plateau des concurrents n’était pas très étoffé, c’étaient des adversaires de qualité avec trois grands favoris du prochain Vendée Globe (Sébastien Josse, Jean-Pierre Dick, Vincent Riou). Je sais qu’ils ont eu des problèmes, mais c’est le cas pour chaque course au large.


C’était une belle bagarre avec Sébastien Josse jusqu’au cap Finisterre, puis avec Vincent (Riou) que j’ai réussi à dépasser sur une petite option météo après l’Espagne : j’ai conservé ce petit matelas d’avance qui a évolué au fil de la course, passant entre 30 et 90 milles selon les conditions météo. C’était assez rythmé, avec très peu de moments de répit et beaucoup de phases de transition. Ce n’était pas comme un tour du monde où on peut être quatre-cinq jours voire une semaine sur le même bord ! Quand il y a eu dix heures sur le même bord sur cette transat, c’était la fête…


C’était donc intéressant parce que cela m’a permis de réviser mes automatismes à bord puisque c’était ma première course en solitaire sur ce nouveau bateau. J’ai retrouvé pas mal de mes sensations du dernier Vendée Globe : c’était il y a quatre ans ! C’est aussi une revanche sur le sort, cette victoire, parce que ne pas prendre le départ de la dernière Route du Rhum m’était resté en travers de la gorge.


J’ai tapé deux poissons la nuit dernière : il y avait plein de requins partout et un brouillard à couper au couteau ! On sait que cette transat est aussi difficile à cause de ce type d’incident qui n’arrive presque jamais sur un tour du monde.


C’est la première grande victoire d’un monocoque à foil ! Seb Josse avait gagné la BtoB l’hiver dernier, mais c’était plus une épreuve pour se qualifier : la concurrence n’était pas la même. Mais le juge de paix sera le Vendée Globe. Chacun a fait ses choix aujourd’hui mais là, on remet un peu les compteurs à niveau. En tous cas, j’ai eu plaisir à naviguer et je suis très confiant dans mon bateau parce que j’ai vraiment tiré dessus : c’est fondamental !


La prochaine confrontation, c’est dans quinze jours avec la transat retour : il va falloir se remettre en configuration et se reposer… Après, les dés seront jetés avant le tour du monde en solo. Je ne suis certainement pas le meilleur météorologue, mais c’est un peu comme sur la Solitaire du Figaro, il faut imposer sa domination, être le patron. Que Vincent (Riou) ait perdu deux voiles, cela n’a pas dû l’handicaper beaucoup parce que le J0, je ne l’ai mis que ce matin quelques heures et le J1 n’a pas beaucoup servi. On a énormément navigué avec le J2 parce que nous avons eu bien souvent plus que quinze nœuds de vent… »

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