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LE RÊVE AMÉRICAIN DE JEAN-PIERRE

Dernière mise à jour : 28 févr.

“« Je sors d’une période où je n’ai pas eu l’occasion de naviguer en solitaire : revenir sur une épreuve de ce niveau-là, avec des favoris du Vendée Globe, c’est vraiment précieux. »”


15.05.2016


Arrivé ce dimanche à New York, Jean-Pierre Dick revient sur son parcours dans The Transat bakerly qui l’a amené à la troisième place IMOCA.


« Une vraie transat, une vraie course d’hommes comme on dit ! Les choses vont très vite : comme les dépressions arrivent sur nous, il faut sans cesse manœuvrer et c’était super pour moi parce que j’ai pu faire corps avec le bateau : c’était l’objectif de cette épreuve. Un vrai entraînement grandeur nature dans l’océan et en course. Il faut mettre énormément d’énergie : le maître-mot est anticipation. Il ne faut pas se faire embarquer dans des situations non contrôlées…


C’était super pour moi parce que je sors d’une période où je n’ai pas eu l’occasion de naviguer en solitaire : revenir sur une épreuve de ce niveau-là, avec des favoris du Vendée Globe, être au contact avec eux, c’est vraiment précieux. Il va falloir que je m’en serve de cet entraînement ! Au sens noble du terme, comme un joueur de football qui revient au haut niveau après cinq mois d’absence…


C’était une belle bagarre sur l’Atlantique. J’ai essayé de recoller, mais le bateau s’est retrouvé assez souvent englué. Mais il a des performances superbes dès qu’il y a du vent. J’ai eu de bonnes pointes de vitesse, mais j’ai encore des réglages à trouver dans le petit temps : je n’ai pas encore le mode d’emploi pour traverser les dorsales…


J’ai eu de petits soucis techniques qui n’ont pas été trop pénalisants, mais embêtants tout de même. Comme les pilotes, les premiers jours de course. J’ai pris la décision un peu sage de rester un peu en retrait en passant par le Sud-Ouest : le timing me paraissait un peu dangereux pour aller chercher le centre de la dépression. Il y avait un risque majeur de se faire écrabouiller avec de 50-60 nœuds.


Je me suis fait une frayeur : la première fois de ma vie, un front est passé avec une telle rapidité, une telle violence que le bateau s’est fait couché d’un seul coup. J’étais sur la plage avant : j’ai eu l’impression de me prendre le bateau sur la tête ! J’ai réussi à m’accrocher mais une voile s’est déchirée dans l’affaire. Comme si j’étais sous un hélicoptère… Je m’en tire pas trop mal.


J’ai essayé de revenir au contact, mais j’ai vraiment eu beaucoup d’anticyclones. Et toute cette fin de course est incroyable avec des changements de temps très rapide : on se fait engluer, on redémarre ! C’est un jeu très précis, très exigeant : je n’ai pas souvenir d’une course aussi variée à ce niveau-là ! Il y a de tout en concentré sur cette transat anglaise.


Le bateau avance bien mais j’ai encore quelques petits réglages à trouver. Et retrouver la compétition dans quinze jours avec la transat retour est de bon augure. Cette course m’a redonner l’envie du large, le plaisir de naviguer : arriver ici à New York, c’est génial, c’est le rêve américain… »





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