“Il nous reste encore trois jours au près un peu comme ça, une dépression et un front un peu « vénère » à passer, mais ensuite cela devrait être bon… Enfin, j’espère ! Edouard Goldbery”
16.05.2016
Le célèbre adage associé à l’allure contre le vent trouve aujourd’hui tout son sens. Extraits des vacations du jour...
Pierre Antoine (Multi50-Olmix) : « Y’en a un peu marre quand même ! On a pas mal de mauvais temps et aujourd’hui, c’est encore assez copieux. Mais ça va, le bateau marche bien, il se comporte bien dans ces conditions. C’est vraiment le rodéo, mais c’est plus le bonhomme qui souffre ! J’entame la phase finale, mais ce n’est pas évident puisqu’il y a un autre bateau (Vers un monde sans sida, ndlr) qui n’est pas très loin. On est sur des axes par rapport au vent assez différents. Pour l’instant, je ne suis pas le plus favorisé, mais on va voir comment les choses vont évoluer dans la journée. Cette fin promet de se dérouler en mode régate, mais une régate un peu longue, il reste un peu de route pour rejoindre la côte. On a en encore un décalage en latitude, mais qui se réduit assez vite. Les conditions changent vite aussi, c’est assez instable et ce n’est pas évident de se faire une idée. On est à deux semaines de mer, je commence à avoir hâte d’arriver… Et le plus vite possible sera le mieux ! »
Edouard Goldbery (Class40-Région Normandie) : « C’était l’enfer ces derniers jours ! J’ai dû m’arrêter pas mal avec mes histoires de grand voile et compagnie, et pour le moral, c’était un peu dur. Mais là, l’arrivée commence à se rapprocher et c’est plutôt une bonne nouvelle ! Il nous reste encore trois jours au près un peu comme ça, une dépression et un front un peu « vénère » à passer, mais ensuite cela devrait être bon… Enfin, j’espère ! Le match est stimulant pour se tester. Il y a quelques jours, on a eu un gros choix à faire (Région Normandie a piqué au Sud, ndlr), les prévisions annonçaient jusqu’à 4-5 mètres de creux. Même si ce n’était pas si violent, je sais que dans chaque vague mon bateau s’abîme un peu plus. Je fais des réparations tous les jours et je voulais le préserver. Sur cette course, ce qui me frappe, ce n’est pas tant l’effort physique, mais plus la peur de la casse qui peut t’empêcher d’arriver. Au près si tu casses des trucs, il faut continuer au portant… Et dans ce cas, c’est les Açores ! »
Après le coup de cafard, ça repart !
Anna-Maria Renken (Class40-Nivea) : « Ça va aujourd’hui, il fait bon, il fait chaud, et surtout j’avance dans la bonne direction. J’ai réussi à réparer tout ce qu’il faut pour le reste du schéma. Il y a trois jours j’étais sous GV-trois ris et la GV s’est déchirée… Et le résultat est que j’ai une toute petite GV avec un 4è ris ! J’ai une trinquette, donc pas de problème, mais je n’ai plus de GV pour faire du près dans des conditions trop lourdes. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de modifier ma route. À présent, je me trouve dans du vent stable. J’ai arrêté de progresser à l’envers, je suis contente de pouvoir enfin bien avancer, d’avoir trouvé cette route assez « safe » qui doit me permettre d’arriver sans prendre trop de risques pour le gréement.
C’est impossible de réparer ma GV, elle est coupée en deux, c’est une voile en 3Di, je ne peux pas trouver de solution en mer.
J’ai été vraiment très, très déçue. J’avais fait beaucoup d’efforts dans ma préparation. Je n’étais pas sûre de pouvoir trouver une solution pour continuer. Au niveau du moral, j’ai été un peu vrac, épuisée. Mais j’ai réussi à me reposer et je suis assez heureuse d’avoir trouvé l’énergie de pouvoir arriver jusqu’à New York. »