“Aujourd’hui, comme d’habitude, le débutant de 51 ans fait de son mieux. (...) Il m’arrive de me demander ce que je fais là. Je fais de mon mieux pour arriver à New York - Hiroshi Kitada
17.05.2016
Dérive cassée, grand voile explosée, pilote récalcitrant, etc. La liste des avaries s'allonge pour les 9 solitaires encore en course.
« Je suis épuisé. Je ne peux pas dormir, il faut que je reste à la barre. » Les mots d’Erik Nigon (Vers un monde sans Sida) n’ont malheureusement rien d’exceptionnels après 15 jours de course sur The Transat bakerly Ils reflètent d’ailleurs ce qui se passe, peu ou prou, sur tous les bateaux. Pour lui, la principale avarie reste la perte de son aérien qui le prive de pilote automatique. En d’autres termes, il ne peut s’éloigner de la barre et n’a pas vraiment prévu de dormir avant d’arriver à New York, dans environ 36 heures.
Son principal concurrent, Pierre Antoine (Olmix), vit aussi des heures éprouvantes : sa dérive s’est brisée, comme cela avait été le cas pour Lalou Roucayrol (Arkema), et la sanction est la même. Sur un parcours qui nécessite forcément de se rapprocher du vent, il va être contraint de progresser en crabe et de rallonger sa route d’autant. « Une transat n’est jamais facile mais celle-ci a pour l’instant été vraiment dure sur la route nord », explique le skipper qui n’a plus le moindre espoir de podium. Il met pourtant un point d’honneur à rallier la ligne d’arrivée à New York coûte que coûte: « on rentre en mode convoyage ».
Grand voile en partie déchirée : Phil Sharp ne peut plus jouer la gagne en Class40
En Class40, c’est au tour du Britannique Phil Sharp (Imerys) de manger son pain noir. Il a déchiré hier une partie de sa grand voile, ce qui le pénalise fortement. « J’ai passé du temps à l’arrêt avant de réaliser que je ne pouvais pas réparer avec les moyens du bord », raconte Sharp qui ne peut plus jouer la gagne dans ces conditions mais compte bien défendre chèrement sa place sur le podium. Thibaut Vauchel Camus (Solidaires en Peloton-ARSEP) est plus que jamais en passe de l’emporter, même s’il lui reste encore 450 milles jusqu’à l’arrivée.
A l’arrière de la flotte, Hiroshi Kitada (Kiho) cumule lui aussi les ennuis. Entre voie d’eau, problème de pilote automatique, voiles d’avant abimées et ordinateur qui plante, le plus âgé des bizuths de la flotte s’accroche plus que jamais pour venir au bout de sa première transat. « Je fais de mon mieux pour arriver à New York et je vais me battre jusqu’au bout pour y arriver », confie le Japonais.