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Fabien Delahaye (LEGALLAIS) : « on ressort grandi d’une transat comme ça ! »

Pour sa première transatlatique à bord de son Class40 LEGALLAIS, Fabien Delahaye s'est offert la 3e marche du podium en Class40 dans la nuit new-yorkaise. Une belle satisfaction pour le marin, qui porte un regard très positif sur sa course.


Dans quel état d’esprit es-tu ?

Je suis lessivé, rincé, je n’ai plus beaucoup d’énergie. Et je suis sous la pluie, c’est très agréable, pour changer (rires).

 

Tu as fait la course aux avant-postes et tu termines 3e, quel regard portes-tu sur ta course ?

J’ai eu du bon et du moins bon. J’étais bien dans le match dès le début, on était un bon trio. On a fait les bons choix en s’approchant de l’Irlande. On s’en sort bien avec Nicolas d’Estais (CAFÉ JOYEUX) et Ian Lipinski (Crédit Mutuel) et après, j’ai fait une belle traversée jusqu’à la dorsale. J’étais plutôt en tête. J’étais content de ma course parce que je faisais les choses simplement, mais en essayant de préserver le matériel. Tout allait très bien niveau technique. J’étais plutôt super content pendant toute cette partie-là. Après, il y a eu la dorsale qui m’a permis de réparer quelques petites bricoles. Et ensuite, il a fallu gérer cette grosse dépression derrière au portant. C’est quelque chose sur lequel je n’avais aucun repère, ni en Class40, ni avec le bateau dans ces conditions rudes. Je crois que j’ai été trop conservateur. C’est facile de le dire à la fin, mais j’ai été trop prudent dans la façon de le gérer. J’ai laissé Ambrogio et Ian passer et après, quand on voit le niveau des gars…, les écarts sont restés et il était impossible de revenir.

 

3e, c’est un super résultat avec un bateau mis à l’eau l’an dernier…

Le bateau est tout neuf. L’année dernière, on a cassé sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre. C’est la deuxième course du bateau. En tous cas, ce qui est rassurant, c’est qu’on a su rebondir après la casse de la Jacques Vabre. On a un bateau qui aujourd’hui est solide et qui a traversé l’Atlantique Nord sans encombre donc c’est super positif. Et on débute 2024 avec un podium donc on va dire qu’on ne pouvait pas rêver mieux pour démarrer.

 

Tu évoquais à l’instant des petits soucis techniques. Pourrais-tu revenir un peu dessus ?

Il y a tous les jours des petites choses mais ce n’était pas grand-chose. Ce n’étaient vraiment que des petits détails pour moi. Je termine avec un bateau à 100% de son potentiel, c’est plutôt rassurant. Il y a eu un peu de structure au tout début, sur une cloison. Ce n’était pas quelque chose d’important, d’impactant ou sur lequel il fallait réduire pour préserver le bateau. La mousse a éclaté à un endroit peu structurel mais il a fallu quand même replaquer. C’était la grosse partie du boulot ! Sinon, tout est nickel à bord niveau cordages. J’ai cassé un bout de descente de safran. J’ai eu aussi deux ou trois petits trucs en électronique, mais pas grand-chose non plus. J’ai un GPS qui ne veut plus marcher, un des deux aériens non plus, pourtant, il est encore là-haut et il tourne. J’ai eu un pilote à 100% de fonctionnalité jusqu’à l’arrivée. Je n’ai vraiment eu aucun problème avec le bateau, c’est top.

 

Quels enseignements tires-tu de cette transatlantique par la face Nord ?

C’est ma première transat en solitaire en Class40. C’est positif. Ça m’a permis d’engranger beaucoup d’expérience dans la façon de gérer ce bateau qui commence à être un gros bateau. Je le connais beaucoup mieux aujourd’hui qu’il y a 15 jours. Ça permet de prendre beaucoup de repères en solitaire, sur la gestion de la vie à bord aussi, de valider ou pas les petits trucs qu’on a faits. Il y a beaucoup de positif. On ressort grandi d’une transat comme ça !

 

Comment abordes-tu la dizaine d’heures de navigation dans le corridor qui te séparent de New York ?

Ça va être long. Je suis sous grand-voile seule. Ça va être dur d’aller dormir tout en faisant attention à ce que le bateau n’accélère pas trop vite. Ça ne va pas être simple.

 

De quoi rêves-tu à ton arrivée à New York ?

Là, je suis trempé donc la première chose que je vais faire avant même d’arriver, c’est d’aller me changer parce que je n’en peux plus. Je suis rincé des pieds à la tête. Il fait très froid et humide. Je rêve d’un bon lit et d’un bon resto. Et de revoir tous les gens du projet qui m’attendent à l’arrivée.

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