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Ambrogio Beccaria : « c’est la première course en solitaire que je gagne avec ce bateau. C’est très, très important pour moi »

Il en rêvait et il l’a fait. Ambrogio Beccaria (Alla Grande – Pirelli) a remporté cette nuit The Transat CIC en Class40 en coupant la ligne d’arrivée à 05h47 55’’ heure française après 11 jours, 16 heures, 17 minutes et 55 secondes de course. Ses premières réactions à chaud juste après le passage de ligne.


Comment te sens-tu ? Qu’est-ce que cette victoire représente pour toi ?

Ce n’est pas souvent que tu gagnes deux transatlantiques d’affilée en six mois. Et c’est la première course en solitaire que je gagne avec ce bateau. C’est très, très important pour moi. Et c’est l’une des meilleures courses que j’ai faites. Souvent, il y a de la souffrance et de douleur. Cette fois, j’étais très conscient de ce que je faisais et tout s’est très bien passé. Il y a des moments très durs, mais au final, je n’ai pas trouvé ça si difficile globalement. Les conditions étaient plaisantes dans le sens où on s’était préparés au pire. Pour moi, la Route du Rhum – Destination Guadeloupe a été plus dure, mais The Transat CIC a été intense. Les périodes sans vent ont été très stressantes et parfois, il faisait très froid.

 

Quel regard portes-tu sur ta course ?

J’en suis très content parce que je voulais vraiment savoir à quels moments je pouvais pousser fort et je l’ai fait, attaquer. Cette fois, j’ai vraiment compris et j’ai réussi à le faire. La première fois, c’était dans le sud de l’Irlande quand j’ai réussi à recoller au paquet de tête. Ça a été un moment clef. C’était un cadeau du bateau parce que c’était de la vitesse pure. Et puis il y a eu le contournement de la dorsale anticyclonique où j’ai très bien navigué. J’étais très content. J’ai dépensé beaucoup d’énergie mais je savais que c’était un tournant dans la course. Et puis ça a été important, quand j’ai perdu mon avance sur les autres, de réussir à rester calme et concentré sans penser à ce que je ne pouvais pas gérer. Le dernier coup, je l’ai fait en jouant très près du centre de la seconde dorsale. J’ai réussi à sortir mon spi dans le front. Ian était toujours dedans et j’ai réussi à faire un peu de sud, ce qui m’a donné un meilleur angle pour aller à l’ouest. J’ai croisé trois milles devant lui.

 

Tu as rencontré quelques problèmes pendant la course, peux-tu revenir dessus ?

J’ai déchiré mon code zéro, une voile très importante au début de la course. Ça m’a beaucoup affecté. C’était un moment difficile. Ensuite, j’ai dû faire une petite réparation sur la cloison. La chose la plus ennuyeuse a été la casse à deux reprises fois du système de descente des safrans dans les 200 derniers milles. Je ne sais pas si j’ai tapé quelque chose. La première fois, j’ai perdu le gennaker, la seconde fois était à 20 milles de l’arrivée. C’était stressant. Et la nuit dernière, un éclair est passé très près du bateau. C’était effrayant.

 

Tu as bien bagarré avec Ian…

Ian a fait une course merveilleuse. Je savais depuis le début qu’il était l’un des meilleurs. Il connaît si bien son bateau. Il sait bien aussi comment naviguer en solitaire et il a beaucoup, beaucoup d’énergie. Il est très rapide dans le vent fort au portant. L’un des moments charnières a été quand il a déchiré l’un de ses spis. Ça l’a beaucoup handicapé. J’aime naviguer contre lui, il attaque tout le temps. Je cherche un port à New York, n’importe lequel. J’ai hâte de voir les gens. Je mets beaucoup d’énergie et d’effort dans mes courses et j’ai envie de partager avec les autres. J’aime le solitaire, mais j’aime les gens aussi.



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